par Michel Marsolais
L'Homme a beau se prétendre malin, il a encore du mal à prédire la météo. Et encore plus les séismes. Les tremblements de terre survenus en 1999 en Turquie, en Grèce et à Taïwan ont montré que la nature peut encore avoir le haut du pavé (et le reste de la ville) et nous donner des leçons d'humilité quand bon lui semble.
La nature, c'est bien embêtant pour nos dirigeants, il n' y a pas moyen de la prédire par sondage. Mais si nous ne pourrons jamais éliminer les séismes, nous savons quand même pas mal de choses qui pourraient nous aider à réduire leurs impacts.
La Terre, c'est un peu comme une pêche: on y retrouve un noyau, un épaisse couche un peu molle et une mince peau. Sur la Terre, le noyau est brûlant parce qu'il est constitué de fer et de nickel en fusion. Ce noyau est si chaud qu'il réchauffe de vaste section du manteau (la couche suivante) sur lequel repose la petite croûte sur laquelle nous vivons.
Cette croûte extérieure est fragmentée en immenses plaques sur lesquelles reposent les continents. Ces plaques se déplacent lentement, à la vitesse d'un ongle qui pousse, transportées par des courants de roches en fusion. Lorsque deux plaques se rencontrent, ça brasse!
Un tremblement de terre en rase campagne, serait toutefois un événement bénin même s'il vous secouait un peu. Le problème, ce sont les centres urbains où les constructions de briques et de béton qui vous tombent dessus. Plus les édifices dégringolent, plus le bilan des victimes s'alourdit.
Prévoire l'imprévisible
On croit pouvoir réduire l'impact des séismes en améliorant la surveillance sismique des zones à risques et en ne contruisant plus d'immeubles de carton dans celles-ci. Malheureusement, la bonne volonté et les nouveaux règlements en matière de bâtiments n'arrivent généralement, comme à Mexico, qu'après un désastre. Malgré tout, plusieurs pays mènent des recherches sur la mise au point de bâtiments antisismiques.
Les catastrophes naturelles gardent toutefois un inévitable côté imprévisible. En 1975, les sismologues chinois avaient réussi à prédire un tremblement de terre dans la province de Haicheng et à faire évacuer la population à temps. L'année suivante, ils se plantaient complètement et se laissaient surprendre complètement par le séisme de Tangshan qui fit 500 000 morts.
Évidemment, on peut toujours invoquer le manque de ressources de certains pays en voie de développement. Mais même les Californiens, bien au fait qu'ils vivent sur la faille de San Andreas (longue de 1300 kilomètres), se laissent surprendre comme à Los Angeles en 1994.
Crainte du séisme
Le Japon, pays hautement technologique, ne fait guère mieux comme l'a démontré le tremblement de terre de Kobe en 1995. Le Japon se trouve à la croisée des chemins de deux plaques océaniques qui ne se déplacent pas à la même vitesse. À Tokyo, on vit dans la crainte perpétuelle d'un séisme.
La plupart des tremblements de terre se produisent toutefois sous la mer. Ce qui n'est qu'une mince source de soulagement pour les humains. Ces séismes déclenchent en effet des raz-de-marée ou tsunamis qui peuvent faire des milliers de victimes sur les côtes.
Le Québec n'est pas dans une zone risque, bien protégé par ce bon vieux bouclier canadien. De petites secousses qui cassent quelques carreaux nous rappellent à l'occasion que nul n'est tout à fait à l'abri.